
Comment soigner les troubles du tonus musculaire
Le tonus musculaire est une composante essentielle du mouvement et de la posture. Il permet aux muscles de maintenir une tension de base, même au repos. Cependant, des déséquilibres comme l’hypertonie ou l’hypotonie peuvent survenir, impactant la mobilité et la qualité de vie.
Ces troubles du tonus musculaire nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire, alliant évaluation clinique, exercices ciblés et compréhension des mécanismes sous-jacents. Dans cet article, EDUMED, spécialiste des formations paramédicales, vous explique comment identifier et traiter ces troubles, en s’appuyant sur des méthodes validées et des approches innovantes.
Comment gérer des troubles de tonus musculaire ?
Les troubles du tonus musculaire peuvent résulter de diverses causes, notamment des lésions neurologiques, des maladies dégénératives ou des anomalies congénitales. Par exemple, l’hypertonie est souvent observée chez les patients atteints de paralysie cérébrale ou de sclérose en plaques, tandis que l’hypotonie est fréquente dans des syndromes comme celui de Down ou de Prader-Willi.
Pour gérer ces troubles, une approche pluridisciplinaire est essentielle. Elle inclut :
● Une évaluation précise du tonus musculaire.
● Des exercices psychomoteurs adaptés.
● Une collaboration entre professionnels de santé (neurologues, physiothérapeutes, psychomotriciens).
Comment peut-on évaluer le tonus musculaire ?
L’évaluation du tonus musculaire se réalise grâce à des techniques cliniques précises et reproductibles. En premier lieu, le praticien s’appuie sur des tests neurologiques permettant de mesurer la réactivité des muscles, notamment via le réflexe myotatique.
Par ailleurs, la cotation des réponses motrices aide à établir un schéma détaillé des dysfonctionnements éventuels. Ces évaluations reposent souvent sur l’observation d’un patient en situation réelle, complétée par des outils de mesure moderne qui apportent une objectivité précieuse aux résultats obtenus.
Méthodes d’évaluation :
● Palpation musculaire : permet de détecter une texture anormale (trop molle ou trop ferme).
● Mobilisation passive : le médecin déplace un membre du patient pour évaluer la résistance.
● Myotonomètres : c’est un instrument mesurant la tension musculaire de façon objective
Différences entre hypertonie et hypotonie
Les différences entre hypertonie et hypotonie sont fondamentales pour orienter la prise en charge thérapeutique.
Hypertonie
L’hypertonie se caractérise par une augmentation excessive du tonus musculaire. Les muscles tendus et rigides limitent la mobilité et augmentent le risque de blessures. Ce phénomène peut être observé dans divers troubles neurologiques et posturaux.
On peut aussi dire que l’hypertonie est une résistance accrue à la mobilisation passive. Elle se subdivise en :
● Spasticité : Dépendante de la vitesse d’étirement (typique des lésions cérébrales).
● Rigidité : Résistance constante, indépendante de la vitesse (observée dans la maladie de Parkinson)
Hypotonie
À l’inverse, l'hypotonie se traduit par une diminution du tonus musculaire. Cette réduction de la résistance musculaire donne une sensation de « membre flasque ». Ce trouble se manifeste par une faiblesse musculaire et une difficulté à maintenir une posture stable. Il est souvent détecté dès le jeune âge, notamment chez le nouveau-né.
La méthode d’évaluation précise du tonus musculaire chez le nouveau-né permet de repérer rapidement ces signes et de mettre en place des stratégies d’intervention adaptées. Les approches thérapeutiques visent ici à stimuler la contraction musculaire et à améliorer la coordination motrice grâce à des exercices spécifiques et progressifs.
Exercices psychomoteurs pour réguler le tonus musculaire
Les exercices psychomoteurs jouent un rôle central dans la régulation du tonus musculaire. Ils permettent d’harmoniser les fonctions motrices et sensorielles en stimulant le système nerveux. Dans le cadre de la formation en psychomotricité à EDUMED, notamment lors de la licence en psychomotricité, ces exercices sont enseignés de manière approfondie. Ils offrent aux futurs professionnels une compréhension fine des mécanismes sensoriels et moteurs, indispensables pour adapter les techniques de rééducation.

Exercices posturaux
Les exercices posturaux constituent un pilier de la rééducation des troubles du tonus musculaire. Ils visent à corriger les déséquilibres en renforçant les muscles stabilisateurs. Par exemple :
● La chaise au mur : Renforce les muscles posturaux tout en régulant la tension. Le patient s’adosse à un mur, les genoux fléchis à 90 degrés, et maintient la position pendant 30 secondes à 1 minute.
● Le demi-pont : Active les muscles fessiers et abdominaux, favorisant un équilibre musculaire harmonieux. Le patient est allongé sur le dos, les genoux pliés, et soulève le bassin en contractant les fessiers.
● Posture de l’arbre (yoga) : Améliore l’équilibre et la coordination chez les patients hypotoniques. Le patient se tient debout sur une jambe, l’autre pied posé sur la cuisse opposée, et maintient la position pendant 20 à 30 secondes.
Renforcement musculaire
Le renforcement musculaire complète les exercices posturaux. Il vise à augmenter la force et la résistance des muscles pour stabiliser le tonus musculaire. Par exemple :
● Planche dynamique : Renforce les muscles abdominaux et dorsaux. Le patient tient la position de planche pendant 30 à 60 secondes, ce qui améliore la stabilité globale.
● Squats contrôlés : Permettent de renforcer les muscles des jambes et d’améliorer l’équilibre. Le patient réalise des squats en gardant une posture impeccable et en contrôlant chaque mouvement.
● Fentes avant : Ils renforcent les membres inférieurs et stimulent la coordination. Le patient exécute des fentes en maintenant le dos droit, ce qui aide à retrouver un tonus musculaire harmonieux.
Exercices de coordination et de proprioception
Pour compléter la rééducation psychomotrice, les exercices de coordination et de proprioception offrent une dimension supplémentaire en améliorant la perception du corps dans l’espace. Ces exercices sont particulièrement utiles pour optimiser la régulation tonique et renforcer la confiance du patient dans ses mouvements. Parmi ces exercices :
● La marche en ligne droite : Cet exercice améliore la coordination motrice. Le patient marche en posant un pied devant l’autre le long d’une ligne tracée au sol. Cette activité favorise l’équilibre et la précision des mouvements.
● Le slalom : Il développe la proprioception. Le patient contourne des plots disposés en zigzag, ce qui l’oblige à ajuster constamment sa posture et à être attentif aux signaux de son corps.
● La marche sur poutre : Elle stimulant l’équilibre, il consiste à marcher sur une poutre posée au sol. Le patient se concentre sur chaque pas pour maintenir une position stable et améliorer sa coordination.
Comment améliorer votre régulation tonique

La régulation tonique est un processus essentiel pour maintenir un équilibre musculaire optimal et prévenir les troubles comme l’hypertonie ou l’hypotonie. Voici des stratégies pratiques et accessibles pour améliorer votre contrôle tonique :
➢ Exercices de respiration consciente :
Une respiration profonde active le système nerveux parasympathique, aidant à détendre les muscles. La cohérence cardiaque et la respiration diaphragmatique réduisent stress et tensions.
Respirez mieux (5s d’inspiration/expiration) pour réduire le stress et équilibrer le tonus musculaire.
➢ Intégrez des micro-exercices dans votre routine :
Des exercices courts comme la chaise au mur renforcent les muscles posturaux et améliorent la coordination. Ils s’intègrent facilement au quotidien sans provoquer de surcharge.
➢ Utilisez des techniques de relaxation musculaire :
La relaxation progressive et le massage avec balle de tennis libèrent les tensions et stimulent la circulation sanguine. Ces techniques favorisent une meilleure perception du tonus musculaire.
➢ Pratiquez des activités physiques adaptées :
Le yoga et le pilates renforcent les muscles profonds et le core, améliorant l’équilibre et la stabilité. Ces disciplines permettent d’obtenir un tonus musculaire harmonieux.
➢ Optimisez votre environnement et vos habitudes :
Ajustez votre poste de travail, veillez à un sommeil réparateur et hydratez-vous correctement pour soutenir la régulation tonique. De simples modifications quotidiennes favorisent la récupération musculaire.
➢ Consultez un professionnel pour un suivi personnalisé :
En cas de troubles persistants, faites appel à des spécialistes en psychomotricité, kinésithérapie ou posturologie. Un suivi expert permet d’identifier et de corriger les déséquilibres toniques.
Conclusion
Les troubles du tonus musculaire, qu’il s’agisse d’hypertonie ou d’hypotonie, peuvent impacter significativement la mobilité et la qualité de vie. Grâce à une évaluation précise, des exercices psychomoteurs ciblés et des stratégies de régulation tonique, il est possible de rétablir un équilibre musculaire harmonieux.
Que ce soit par des exercices posturaux, des techniques de relaxation ou un suivi personnalisé, chaque approche contribue à améliorer la stabilité et la coordination.
Rejoignez notre formation en psychomotricité et apprenez à maîtriser les techniques de rééducation pour aider vos patients à retrouver leur équilibre musculaire.
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Licence bac +3 Psychomotricité
PsychomotricitéLa formation à EDUMED est couronnée par un diplôme de licence en rééducation et réhabilitation (bac+3), spécialité psychomotricité, accréditée par l’enseignement supérieur, ayant pour but l'acquisition des connaissances et des compétences nécessaires à l'exercice de la profession de psychomotricien.