
Le lien entre la sclérose en plaques et la psychomotricité
Le lien entre la sclérose en plaques et la psychomotricité
La sclérose en plaques (SEP) affecte 2,8 millions de personnes dans le monde, selon le rapport Atlas de la SEP 3e édition. Ce trouble neurodégénératif, caractérisé par une atteinte de la myéline du cerveau et de la moelle épinière, entraîne des symptômes variés : troubles moteurs, fatigue chronique, douleurs et perturbations cognitives.
Face à ces défis, la psychomotricité émerge comme une approche holistique pour améliorer la mobilité et l’autonomie.
Comment accompagner les patients de sclérose en plaques avec la psychomotricité ?
La psychomotricité considère l'individu dans sa globalité, en prenant en compte les interactions entre le corps, l'esprit et l'environnement. Dans le contexte des troubles neurodégénératifs comme la sclérose en plaques, elle vise à améliorer les capacités motrices, cognitives et émotionnelles des patients, afin de favoriser leur autonomie et leur bien-être.
Ainsi, la psychomotricité offre une approche complémentaire aux traitements médicaux, en se concentrant sur la rééducation motrice, la réadaptation et le développement de stratégies d'adaptation.
Quels sont les défis psychomoteurs de la sclérose en plaques ?
La sclérose en plaques se manifeste par une grande variété de symptômes. Parmi les défis psychomoteurs, on retrouve :

- Troubles de la motricité : spasticité, perte de force musculaire, et difficultés de coordination perturbent les gestes quotidiens.
- Fatigue spécifique : limite d'endurance, épuisement rapide, fatigue cognitive rendant les séances de rééducation épuisantes.
- Altérations cognitives : des problèmes de mémoire, de concentration ou de raisonnement impactent la capacité à suivre un protocole thérapeutique. Cela affecte aussi le côté psychosocial (isolement social, dépression et anxiété, perte d’autonomie)
- Douleurs chroniques : limitation des activités, troubles du sommeil, dépendance aux antalgiques, tout cela, associé à la spasticité ou aux lésions nerveuses.
Ces défis font partie intégrante des troubles neurodégénératifs et nécessitent une approche adaptée. Par exemple, un patient peut ressentir une douleur intense lors de mouvements brusques. Cela nécessite de recourir à des techniques de relaxation et à des exercices doux afin de limiter l’apparition de spasmes.
En outre, la variabilité des symptômes, du diagnostic jusqu’aux poussées, demande une rééducation motrice évolutive, en phase avec l’état du patient. C’est pourquoi il est crucial de définir des objectifs réalistes en tenant compte des données cliniques (IRM, diagnostic) et des ressentis liés à la douleur.
Techniques de rééducation motrice pour améliorer la mobilité
La rééducation motrice est un élément essentiel de la prise en charge de la sclérose en plaques. Elle vise à améliorer la mobilité, la coordination et l'équilibre des patients. Les psychomotriciens, qui doivent avoir au moins une licence en psychomotricité, sont les professionnels de santé les plus qualifiés pour concevoir et mettre en œuvre des programmes de rééducation personnalisés. Ces programmes peuvent inclure :
Exercices doux pour la gestion des spasmes
Les spasmes musculaires peuvent être douloureux et gênants. Des exercices doux, réalisés avec des mouvements lents et contrôlés, permettent de diminuer les tensions musculaires sans provoquer de fatigue excessive. Par exemple :

- Étirements passifs : réalisés avec l’aide d’un kinésithérapeute ou d’un psychomotricien, ils préviennent les rétractions musculaires.

- Cryothérapie : il faut le focaliser sur les zones spastiques pour réduire temporairement les contractions.
- Méthode Allyane : cette technique de reprogrammation neuromotrice utilise l’imagerie mentale et des sons basse fréquence pour moduler la spasticité.

Renforcement musculaire progressif
Le renforcement musculaire doit être abordé de manière progressive et réfléchie. Les exercices de renforcement ciblés pour la sclérose en plaques sont conçus pour maintenir la force musculaire sans provoquer de fatigue excessive.
Un renforcement musculaire adapté est crucial pour lutter contre la faiblesse motrice :
- Travail en isométrie : maintenir une position sans mouvement sollicite les muscles sans fatiguer les articulations.
- Entraînement aérobie : le vélo ou la marche, combinés à la réalité virtuelle, améliorent l’endurance et la motivation.
- Auto-rééducation guidée : des applications mobiles permettent aux patients de quantifier leurs progrès (ex : podomètre) et de rester motivés.
Un autre exemple est l'application “MyApp4SEP”, développée par le CHU de Liège. Elle offre une solution d'auto-rééducation guidée pour les patients atteints de sclérose en plaques. Elle propose également des programmes adaptés aux besoins des patients, incluant des exercices de renforcement musculaire et de rééducation motrice. Accessible à domicile, l'application assure une progression sécurisée grâce à des vidéos explicatives et un suivi virtuel.
Le rôle du psychomotricien pour une vie plus active
Le psychomotricien devient un véritable partenaire dans le parcours de rééducation motrice. Au-delà des exercices physiques, le psychomotricien agit sur trois fronts :
- Personnalisation des soins : il adapte les exercices au stade de la maladie (marche autonome, perte d’autonomie, etc.) et aux capacités résiduelles.
- Intégration des technologies : côté innovation, le psychomotricien utilise la réalité virtuelle ou les outils numériques pour rendre la rééducation ludique et engageante, notamment pour les jeunes patients.
- Éducation thérapeutique : il enseigne aux patients à gérer leur fatigue, à anticiper les poussées, et à utiliser des aides techniques (orthèses, fauteuils…).
Conclusion
En résumé, la sclérose en plaques, en tant que trouble neurodégénératif complexe, représente un défi majeur en matière de prise en charge globale, tant sur le plan physique que psychique. Les psychomotriciens jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des patients atteints de SEP. Grâce à une approche intégrée reposant sur la rééducation motrice et le renforcement musculaire, il est possible d'améliorer la mobilité, de réduire la douleur et de favoriser l'autonomie du patient.
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